
Roland-Garros, du 26 mai au 9 juin 2024
À quelques jours du début de la 123e édition de Roland-Garros, les grands noms du tennis sont à la peine. Si chez les femmes, la numéro une mondiale et double tenante du titre Iga Swiatek fait figure d'immense favorite après son doublé à Madrid-Rome, bien heureux celui qui sera capable de sortir clairement un nom dans le tableau messieurs.
Entre un Novak Djokovic pas encore titré cette année, un Rafael Nadal sur les rotules et une Next Gen touchée par les blessures, le tournoi parisien n’a plus semblé aussi ouvert depuis très longtemps. Certains diront même depuis le début des années 2000 et l'avénement de Nadal... Passage en revue des forces en présence.
Nos Pronos Messieurs - Tournoi ATP
Parier7,00Alexander ZVEREV gagne le tournoi
Novac Djokovic
Novak Djokovic peine à retrouver le niveau de jeu qui lui a permis de réaliser une saison de rêve en 2023 avec trois titres et une finale lors des quatre tournois du Grand Chelem. Cette année avait pourtant bien débuté avec ce parcours à l'Open d'Australie, échouant en demi-finale contre Sinner après avoir remporté les deux premiers sets. Mais l'Italien était quasi injouable et il s'en est fallu de peu pour que le Serbe empoche un 25e titre du Grand Chelem, lui qui détient déjà le record de Majeurs remportés (24).
Symbole de ce passage à vide, il a congédié en l’espace de quelques semaines son entraîneur depuis 2019, Goran Ivanisevic, ainsi que son préparateur physique Marco Panichi. Sans entraîneur officiel, le Serbe est actuellement accompagné de Nenad Zimonjic "sans engagement", et réfléchit même à se débrouiller seul.
A Rome récemment, Djoko a complètement manqué son match contre Tabilo. Impuissant, le numéro 1 mondial est passé à côté de son sixième match sur ocre de la saison (6-2, 6-3).
"Je n'ai pas eu de bonnes sensations sur le terrain, je n'étais pas du tout dans le coup. Que dois-je corriger ? Tout pour être compétitif à Roland-Garros", a expliqué le Serbe en conférence de presse.
Des aspects qui font habituellement partie de ses nombreux atouts que Djokovic, dominé en demi-finales à Monte-Carlo par Ruud, devra retrouver au plus vite s'il souhaite avoir une chance de produire son meilleur tennis à Paris. Pour la deuxième fois seulement depuis sa première participation à Roland-Garros, le "Djoker" a jugé nécessaire d’engranger du temps sur le court et a ainsi accepté l’invitation des organisateurs du tournoi de Genève.
Djokovic a donc jugé ses résultats suffisamment préoccupants pour ne pas se reposer et essayer de retrouver de bonens sensations avant l’échéance parisienne. Une stratégie non sans risque pour un joueur qui fêtera bientôt ses 37 ans et qui assumait depuis plusieurs années de sacrifier les gros tournois pour se préserver pour les Grands Chelems. Le Serbe arrivera donc sans filet et sans marge à Roland.
Mais s'il y a bien un joueur à ne pas enterrer trop vite, c'est bien lui. Sans être beaucoup plus convaincant, son bilan pré-Roland Garros l'an passé (5V/3D sur terre battue) l'avait tout de même amené à soulever la Coupe des Mousquetaires en ne perdant que deux sets sur l'ensemble de la quinzaine... Attention donc.
Carlos Alcaraz
Moins bien sur la deuxième moitié de la saison dernière, Carlos Alcaraz a fait son retour aux affaires lors de la tournée américaine en remportant notamment le prestigieux tournoi d'Indian Wells. Mais l'Espagnol a enchaîné les pépins physiques depuis. Touché à l'avant-bras, le même qui l'avait contraint à renoncer aux tournois de Monte-Carlo et de Barcelone un peu plus tôt cette saison, l'actuel numéro 3 mondial n'a plus été revu sur les courts depuis son élimination en quart de finale de Madrid en début de mois par Rublev (tournoi dont il était double tenant du titre).
C'est probablement l'un des plus gros cogneurs du circuit avec des coups dévastateurs mais cette puissance réclame une exigence physique énorme et Alcaraz en paie régulièrement le prix. A seulement 21 ans, l'Espagnol a déjà connu de nombreuses blessures et sait qu'il doit se ménager. C'est cette carte qu'il a décidé de jouer avant Roland-Garros puisqu'il est resté près d'un mois en dehors des courts pour reposer son bras et arriver le plus frais possible à Paris. Mais difficile de savoir s'il sera à 100% ni s'il peut tenir deux semaines à haute intensité... Il a mis en tout cas toutes les chances de son côté et si son physique suit, le Murcien figurera forcément parmi les favoris pour décrocher son premier titre ici.
Jannik Sinner
Auteur d'un début de saison exceptionnel avec 16 victoires d'affilée, Jannik Sinner a remporté l'Open d'Australie en se montrant particulièrement solide, à l'image de cette finale remportée en 5 sets contre Medvedev, le tout après avoir concédé les deux premières manches. L'Italien n'a connu sa première défaite de la saison qu'en demi-finale d'Indian Wells face à un Carlos Alcaraz en grande forme ce jour là.
Déjà vainqueur de 3 titres sur dur en 2024, Sinner n'a pas connu la même réussite sur terre battue. Défait en demi-finale de Monte-Carlo face Tsitsipas, le numéro 2 mondial a ensuite déclaré forfait face à Auger-Aliassime en quart de finale à Madrid en raison d'une gêne à la hanche. Une blessure qui l'a d'ailleurs poussé à renoncer, la mort dans l'âme, au Masters 1000 de Rome qui se disputait chez lui.
"Une chose est sûre : si ce n'est pas guéri à 100%, je serais obligé d'arrêter de jouer pendant plus longtemps. Je ne veux pas perdre trois ans de ma carrière. Roland-Garros ? On verra", avait-il alors déclaré il y a 3 semaines.
Longtemps incertain, le Transalpin devrait cependant prendre part au deuxième Majeur de la saison. Il a repris l'entraînement la semaine passée et les premiers retours sont rassurants. Visiblement, sa hanche va mieux et il est prêt à rejouer.
En quatre participations à Roland-Garros, le joueur de 22 ans a disputé un deuxième tour, dx huitièmes de finale et un quart de finale. Des résultats moyens certes, mais, compte tenu du niveau qu'il affiche depuis le début de la saison, Sinner fera clairement partie des favoris s'il est guéri. Et avec en ligne de mire, la place de numéro 1 mondial qu'il décrochera en cas de sacre.
Alexander Zverev
Après un début de saison marqué notamment par une demi-finale à l'Open d'Australie (battant au passage Alcaraz en quart), Alexander Zverev a connu des mois suivants plus compliqués. Battu d'entrée à Acapulco par le modeste Altmaier (83e) ou sorti chez lui à Munich contre Garin (112e), l'Allemand donnait le sentiment d'être retombé dans son éternelle inconstance.
Mais la semaine dernière, l'actuel numéro 4 à l'ATP s’est offert le Masters 1000 de Rome en dominant en finale Jarry (21e mondial). Au lendemain de sa victoire renversante face à la sensation Tabilo, l'Allemand a confirmé ses bonnes dispositions sur terre.
S'il a bénéficié d'un tirage plutôt favorable à Rome puisqu'il n'a rencontré aucun membre du top 10, l'Allemand a marqué les esprits lors de cette finale. À l'image du premier jeu remporté grâce à 3 aces et un service gagnant, le joueur de 27 ans a montré beaucoup de solidité sur ses mises en jeu atteignant 90% de premières balles réussies et 100% des points remportés sur son premier service.
« Je suis quelqu’un qui, lorsqu'il ne joue pas bien, peut perdre contre n’importe qui, mais quand il joue bien, peut battre n’importe qui. Je sais que je dois me concentrer sur moi-même, trouver mon rythme à Paris, comme je l’ai fait à Rome. Ensuite, tout est entre mes mains. »
En s'imposant dans la capitale italienne, Zverev a exorcisé les souvenirs de Roland-Garros 2022 qu’il avait quitté en béquilles après s’être blessé gravement à la cheville en demi-finale contre Nadal. Depuis cette blessure qui l’avait obligé à mettre fin prématurément à sa saison 2022, il courait après un titre d’importance. C’est maintenant chose faite, quasiment 3 ans après son dernier succès en Masters 1000 (Cincinnati 2021).
En quête de son premier Grand Chelem, Zverev, qui reste sur trois demi-finales consécutives Porte d'Auteuil, se rendra à Roland-Garros avec des certitudes, chose suffisamment rare dans le panorama actuel pour être soulignée.
Stefanos Tsitsipas
Stefanos Tsitsipas a connu un début d'année 2024 en dents de scie, régulièrement mis en difficulté lorsqu'il rencontrait des joueurs du Top 20. Mais l'arrivée du printemps et de la saison sur terre battue lui a été bénéfique, réalisant une série de 10 victoires consécutives pour s'adjuger le titre au très convoité Masters 1000 de Monte-Carlo, avant d'enchaîner avec une finale à Barcelone. Des temps de passage qui faisaient de lui un des favoris pour cette édition 2024 de Roland-Garros.
Mais, une fois n'est pas coutume, le Grec est retombé dans ses travers enchaînant deux contre performances consécutives. D'abord à Madrid, sorti d'entrée par Monteiro (84e), et la semaine passée à Rome, battu par Jarry (16e) au terme d'un match particulièrement accroché.
Pas vraiment la meilleure façon d'aborder cette quinzaine parisienne, donc. Malgré tout, sa capacité naturelle à performer sur ocre ainsi que le manque de patrons sur le circuit masculin actuellement peuvent lui permettre d'aller chercher un quart, et plus si affinités. Le Grec a des repères ici, avec notamment une finale en 2021.
Casper Ruud
Finaliste de Roland-Garros lors des deux dernières éditions, Casper Ruud fait clairement partie des outsiders et sera à suivre de près cette année encore. Parmi les meilleurs joueurs du circuit sur terre battue, le Norvégien a déjà remporté un titre cette année (Barcelone) et atteint la finale à Monte-Carlo, chaque fois contre Tsitsipas.
Le droitier de 25 ans reste néanmoins sur deux tournois bien moins convaincants : une défaite contre Auger-Aliassime (21e mondial) en huitièmes de finale à Madrid, suivie d'une élimination d'entrée à Rome face à Kecmanovic (55e).
Engagé cette semaine à Genève, Ruud a fait le choix de garder le rythme et de ne pas couper pour emmagasiner un maximum de confiance. En cas de bon parcours en Suisse, tous les voyants seront au vert pour espérer faire quelque chose Porte d'Auteuil.
Rafael Nadal
Certes, Nadal ne fait pas partie des favoris de cette édition 2024, ni même des principaux outsiders... Mais comment passer à côté de ce monument, vainqueur du tournoi à 14 reprises ?
Cette saison, sur terre battue, l'Espagnol a disputé huit matchs pour un bilan de 5 victoires et 3 défaites. Rapidement éliminé à Rome, Nadal ne s’estime pour l’instant pas à 100 % et n’a pas encore pris de décision définitive sur sa présence ou non dans le tableau final. Tout se décidera au dernier moment.
Dans ces conditions, un nouveau sacre de l'Espagnol semble plus qu'improbable, même s'il ne faut jamais dire jamais avec Rafa, surtout dans son fief.
Daniil Medvedev
Même s'il n'est pas un grand amateur de la surface, Daniil Medvedev a démontré qu'il pouvait aussi avoir des armes à faire valoir sur terre battue. On se rappelle de sa métamorphose l'année passée lorsqu’il est allé chercher le titre à Rome, notamment.
Cependant, le Russe reste sur une élimination décevante ici pour son entrée en lice face à un Seyboth Wild qui évoluait pourtant encore en dehors du Top 150 mondial à l'époque. Difficile de prédire dans quel état d'esprit le Russe abordera cette quinzaine.
Il a déjà disputé deux finales cette année (Open d'Australie et Indian Wells) et affiche un bilan sur terre en 2024 de 6 victoires pour 3 défaites. A Roland-Garros, il a déjà atteint les quarts de finale et peut rêver de beaucoup mieux s'il parvient à produire son meilleur tennis... Affaire à suivre.
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